Ventilation générale des locaux sous l’angle du risque chimique
Tout d’abord, les règles générales d’aération et d’assainissement des locaux de travail sont fixées par le Code du Travail. Celui-ci prévoit des règles très précises pour les locaux dits « à pollution spécifique » dans lesquels sont émis des polluants sous forme de gaz, de vapeurs, de poussières ou d’aérosols liquides.
L’installation de ventilation doit permettre d’atteindre deux objectifs :
1) apporter de l’air neuf dans les mêmes conditions que celles prévues pour la ventilation mécanique des locaux à pollution non spécifique (article R. 4222-6 ci-contre) ;
2) respecter les valeurs limites admissibles de concentration de poussières, gaz, aérosols, liquides ou vapeurs pour préserver la santé et la sécurité des travailleurs.
L’air recyclé n’est pas pris en compte pour le calcul du débit minimal d’air neuf.
De manière générale, on peut considérer dans le domaine de la ventilation deux catégories :
La première est la ventilation dite « locale » par aspiration afin de capter les polluants au plus près de leur source d’émission pour qu’ils ne soient pas ou peu dispersés dans l’ambiance générale du local.
La deuxième est la ventilation dite « générale » qui permet d’effectuer une dilution des polluants à l’aide d’un apport d’air neuf dans le local de travail de manière à diminuer les concentrations des substances toxiques pour les amener à des valeurs aussi faibles que possible.
La ventilation générale permet donc de diminuer les concentrations des polluants émis mais en aucun cas permet une élimination totale des polluants générés. Il faut donc prendre en compte qu’il peut exister une pollution résiduelle dans les locaux de travail.
À partir de ce constat, il convient principalement de :
- Bien choisir l’Équipement de Protection Collective en fonction de la Valeur Limite Moyenne d’Exposition du ou des produits chimiques employés (voir fiche 1),
- Dimensionner la ventilation générale en respectant à minima l’article R. 4222-26 du Code du Travail mais avec la possibilité, en fonction de l’analyse des risques, de ventiler au-delà des prescriptions,
- Vérifier l’homogénéité des renouvellements d’air afin d’éviter toute zone morte d’un point de vue aéraulique,
- Vérifier le bon fonctionnement des Équipements de Protection Collective ainsi que de la ventilation générale :
les deux étant souvent liés sur le plan de l’aéraulique.
Cas particulier de la ventilation d’un local de stockage de produits chimiques
En ce qui concerne le local de stockage de produits chimiques, celui-ci doit être muni d’une ventilation mécanique résistant à la corrosion et permettant de maintenir en permanence le local de stockage en dépression par rapport aux locaux adjacents. Le débit doit être déterminé en fonction des produits stockés.
Les entrées et sorties d’air doivent être placées de manière à évacuer le plus rapidement possible les polluants éventuels du local.
Attention à bien veiller au positionnement du rejet de l’air extrait afin d’éviter tout transfert aéraulique dans une entrée d’air neuf ou à proximité de locaux.
À titre indicatif, la brochure de l’INRS ED 6058 donne à titre d’exemple un taux de 20 volumes par heure pour un local de 15 m3, soit un débit d’extraction de 300 m3/h.